17 Av. de Graveyron, 47180 Sainte-Bazeille
Dans le cadre du stage des coureurs du CCM47 qui regroupera notre équipe féminine et notre équipe junior, le Club vous propose d’assister à ce spectacle avec une participation au chapeau.
Résumé :
Le seul en scène « Messieurs les coureurs » relate la vie d’un ancien coureur cycliste girondin, Pascal Labadie. Ses victoires, ses défaites, ses interrogations, les ambiances de courses cyclistes de village, du tour de France des années 70/80 y sont retracées avec humour. Il y a aussi toute une partie filiation et anecdotes autour de ses propres parents et de différents personnages rencontrés ici et là. Les inquiétudes de la maman, la fierté du papa. Spectacle drôle et émouvant.
C’était le plus souvent dans des villages charmants ou même maussades...parfois dans des centres-villes. On était dimanche...ou peut-être samedi, voire même lundi. La place de la mairie ou la rue de la gare étaient envahies par les voitures...venues de tout le département, parfois de plus loin. Beaucoup plus de Peugeot 204 et de R12 que de BMW...la R16 et la 504 comme standards supérieurs. Les coffres étaient ouverts...les pères ne trituraient pas toujours adroitement les jumeaux des fils avec des pommades aux senteurs particulières. Les mères remplissaient des bidons au goût de plastique et replongeaient au tricot. Les élégances étaient approximatives et la syntaxe rudimentaire. Souvent il fallait avec la voix se faire une place au-dessus des brailleries de la fête foraine...Philippe Lavil ou Rose Laurens. Un animateur vaguement endimanché connu du milieu faisait défiler dans son micro des listes d’engagés, des pronostics aléatoires et toute une ribambelle de noms d’artisans et commerçants parrains de l’évènement. Une ligne à peu près droite avait été peinte sur la route...et tout un tas de flèches au long du circuit. L’été on avait débroussaillé les talus...avec une pièce on pouvait se procurer le programme...la même chose que ce qui était dit dans le micro mais écrit. Il y avait-là le plus souvent une bonne centaine de coureurs cyclistes s’apprêtant à en découdre sur une centaine aussi de kilomètres. Les gens du bled sortaient des maisons pour assister à la joute...ils mettaient une pièce dans la boîte de Ricorée qui servait de tronc pour les coureurs et que des gamins faisaient défiler sous chaque badaud. ‘’ ...Et puis nous avons une belle délégation de l’UC Arcachonnaise chère au président Machin...ici se présente Malaverti, François Malaverti le sympathique coureur de l’AVC Libourne que j’ai eu la joie de voir triompher il y a de cela quinze jours à St Sulpice des Pommiers, une magnifique organisation du vélo-club de Langon. Nous attendons monsieur le maire pour donner le départ dans quelques instants...je salue le jeune Eric Calvissié qui se présente à l’instant...un espoir du cyclisme girondin...un avec qui il faudra compter cet après-midi’’
C’était des pelotons aux maillots de laine multicolores...arborant d’obscurs sponsors à côté de Peugeot ou Motobécane. Il y avait de jeunes juniors racés, d’autres disgracieux...quelques vélos Colnago à un mois de salaire et des Mercier bas de gamme...ici du bijou Campagnolo, là de la chaussette de tennis. Il y avait quelques jeunes pointures ambitieuses...de ceux qui comptaient monter en première caté...et pas mal de vieux briscards...anciens espoirs redescendus de catégorie...écumeurs de primes...de ceux qui freinent pour ne pas gagner...s’ils gagnaient ils remontaient dans la catégorie supérieure, celle où ils ne pouvaient plus racler un sou. Le tout se déroulait à 40 à l’heure ou un peu plus...l’un de ceux-là levait les bras sur la ligne...s’en suivait tout un cérémonial d’interview ‘’je remercie les organisateurs patati patata...un circuit exigeant...je savais que j’étais plus vite au sprint...’’...et puis ces miss élevées en plein air « cuissues » sous le collant chair...ces gamins qui se pressaient autour du coursier...les autres aussi sous casquette à carreau et mégot d’angle. Il y avait de la déception, des explications techniques...les pères lavaient les jambes des fils au gant de toilette et à l’eau de Cologne. Les dépités d’avoir ‘’fait deux’’ jouxtaient les ravis d’avoir pu aller ‘’faire trois’’. Le soir y aurait bal. Les mêmes ou à peu près se retrouveraient dimanche prochain dans le Médoc ou à Blaye...peut-être du côté de Marmande. Vous vous souvenez ? Bien sûr. C’était les courses de ‘’3 et 4’’...la cantine de la grande gastronomie cycliste, le vin de pays des nectars pédalés. Il volait à basse altitude mais je crois que c’est ce cyclisme là que j’ai le plus aimé...je cause là de tendresse, d’affection, d'attachement...la grande tragédie du populaire...tous les populaires...pathétiques et majestueusement désuets.
Le cyclisme de l’enfance, de Doisneau...le cyclisme d’entre les gens. C'est le paysage...la toile de fond de ''Messieurs les coureurs''...qui n'est pas une histoire de cyclisme. C'est une histoire vécue sur un vélo. Ben Hur n'est pas un film sur les jeux du cirque...