Par le Docteur Jean-Jacques Menuet
Je reprends un article de l’excellent journal « Le Quotidien du médecin », qui confirme l’intérêt, pour la santé, de consommer du poisson gras; et je rappelle que c’est intéressant aussi chez le sportif: moins de tendinites, moins de blessures musculaires, globules rouges mieux déformables qui vont pouvoir mieux circuler dans les petites artères, les muscles seront ainsi mieux « nourris » pendant l’effort; également ces graisses ont une action antioxydante.
Donc sportifs, consommez des poissons gras !!!
Un avis de l’American Heart Association, publié dans « Circulation », confirme l’intérêt de consommer des poissons riches en oméga-3 une à deux fois par semaine afin de réduire le risque cardiovasculaire.
« Cet avis est cohérent avec les recommandations françaises », commente pour le « Quotidien » le Dr François Paillard du centre de prévention cardiovasculaire de l’hôpital Pontchaillou de Rennes. En effet, dans son avis relatif à l’actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras de mars 2010, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES, alors AFSSA) conseille de consommer quotidiennement 500 mg d’oméga-3 à longue chaîne. « Cela équivaut à 2 à 3 repas de poissons gras par semaine, soit un peu plus que ce que cet avis préconise. Il s’agit d’un objectif idéal, mais pas facile à atteindre par tout le monde. Les recommandations américaines sont plus réalistes », estime le Dr Paillard.
Des bénéfices qui s’annulent pour les poissons frits
L’état des lieux de la littérature scientifique réalisé met en avant l’effet bénéfique des oméga-3 à longue chaîne que l’on trouve dans les produits de la mer tels que le saumon et le thon. En effet, la consommation de tels poissons est notamment associée à un risque réduit de décès cardiovasculaire, de coronaropathie et d’AVC ischémique.
Ces bénéfices sont d’autant plus importants lorsque la consommation de poissons se substitue à une mauvaise alimentation. Le fait de frire les poissons gras est déconseillé puisque cela apporte des graisses saturées ou trans qui annulent les effets positifs des oméga-3.
Les auteurs notent par ailleurs que certains types de poissons d’origine naturelle sont de potentielles sources de mercure, un métal lourd qui peut notamment avoir des effets neurotoxiques sur les fœtus. Toutefois, pour la quantité recommandée, le bénéfice cardiovasculaire des oméga-3 est largement supérieur au risque potentiel lié au mercure.
Une consommation compatible avec le développement durable
« L’ensemble des données synthétisées justifie la consommation d’un à deux repas de poisson par semaine à la fois en prévention primaire pour la population générale et en prévention secondaire pour les personnes ayant déjà eu un accident cardiovasculaire », résume le Dr Paillard. Une consommation plus importante n’a pas montré de plus grand bénéfice. Ces recommandations peuvent parfaitement s’intégrer dans les régimes conseillés pour la prévention cardiovasculaire, tels que le régime méditerranéen.
Je rappelle aussi une de mes convictions: le sportif doit manger de tout, même de la viande; dès lors qu’il s’agit de bonne viande, qui répond à des critères de sélection (élevage, hygiène, abattage éthique); manger de la viande, c’est participer aussi à l’économie de notre agriculture, s’insérer dans notre culture française; manger de la viande 3 fois par semaine représente un excellent apport en fer, vitamines du groupe B, et protéines de bonne qualité biologique.